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 Dos à sa porte, cherchant le pardon...

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2 participants
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Lancelot Shimata
Prince
Lancelot Shimata


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MessageSujet: Dos à sa porte, cherchant le pardon...   Dos à sa porte, cherchant le pardon... Icon_minitimeJeu 20 Sep - 3:24

Alors que mon oncle me parlait, il écoutait, même qu’il avait essayé de me consoler. Pourtant ces mots ne m’avaient aucunement réconforté, bien qu’ils ne manquent pas de logique, ils m’irritaient. Ces mots venant d’un rival me poussait à des envies de meurtres. Pourtant c’était moi qu’on disait le plus gentil dans la famille Shimata. Pour ajouter une couche de plus à ma colère, il m’avait appelé, d’un surnom bien banal, mais qui prenait une toute autre signification pour moi. Il m’avait vraiment appelé petit?… J’avais bien dix-sept ans, plus douze ans. Je ne dis rien, croyant que mon silence m’aiderait à contenir mon hargne.

Aussitôt qu’il sortit de la pièce, je sentis mon intense colère partir avec lui. Dommage qu’il n’ait pas pu partir avec mon amertume aussi. Comme un pantin, je me relevai avec des mouvements assez saccadé, ravagée encore par LA réplique. Donc elle me détestait. Alors que j’allais vers le cadrage, pour m’y soutenir, mon oncle me prit par les deux épaules et planta ses yeux bleus dans mes yeux vieillis par la tristesse qui buait encore ma vue. Ça ne prit que ce regard pour comprendre que derrière ses iris, il y avait des millions de paroles bienfaisantes qui m’encourageait à ne pas rebrousser chemin, qui m’implorait presque à monter ces marches aussi vite qu’elle les avait montés. L’intensité de ce regard aurait même put m’embarrassé. Après tout, ça faisait cinq ans que je ne l’avais pas revu, donc le regarder dans le blanc des yeux ainsi, c’était assez inattendu. Même si j’avais mes dix-sept ans, je le pris dans mes bras avant de monter les marches qui nous séparaient.

Comme chaque fois, je devinais exactement sa posture. Elle était l’autre côté de la porte, ses jambes replier sur elle, ses bras sur les genoux et la tête calée sur la peau cristalline de ses bras. Pendant longtemps j’avais pensé que je devinais toujours sa façon d’agir car nous étions jumeaux. Aujourd’hui je réalisais que ce n’était pas seulement cela. C’était mon obsession, ma seule amie, la seule pour qui je témoignais de l’affection en étant garantit qu’elle me serait rendue. J’avais passé tout mon temps avec elle, même nos parents ne croyaient plus cela sain de nous garder dans la même chambre à notre douzième anniversaire. Il avait bien tenté de faire une chambre pour moi, mais elle ne me semblait pas aussi chaleureuse que celle que j’avais avant. La nuit venue, j’étais retourné rejoindre ma sœur, lui laissant cependant une certaine intimité comme mère le disait en dormant sur le tapis.

Je finis finalement ce souvenir, un sourire aux lèvres. Il fallait maintenant la convaincre que j’étais désolé et que je ne voulais que son bien. En tant qu’aîné, je me devais de parler le premier, de briser le silence dur. Je m’assis aussi dos à la porte, fait glisser mes doigts sous la porte comme pour chercher sa main. À toutes les fois qu’elle se mettait dos à la porte, je n’avais d’autres choix que de la consoler par les mots et par ce contact devenu une habitude. Seulement, cette fois je ne pensais pas qu’elle le ferait. C’était seulement l’habitude qui avait refait surface. Ne voyant pas quoi dire pour débuter, je n’essayai pas de parler de se qui venait de se passer, au lieu de quoi, je répétai surement pour une dernière fois ma phrase fatidique…

-Reprenons la leçon, je te promets que tu seras meilleure héritière que moi.

Ma voix était hésitant et mal assurée, presque enfantine tellement j’essayais qu’elle ne se brise pas sous l’émotion. J’avais toujours vu que notre père n’avait yeux que pour moi pendant les cours d’étiquette et voyant que Sayu convoitait le trône plus que moi, je lui faisais des cours pendant que les domestiques étaient du coup et nous prévenait si les parents arrivaient. Je ne repris aucunement la parole, espérant qu’elle répondrait, que se soit une simple réplique haineuse à la plus douce des phrases. Je n’attendais qu’une réponse. Positive ou négative, ne m’importait plus. Je continuais tout de même, sachant qu’elle n’était surement pas très heureuse à l’idée de cette conversation assez délicate. Je devais trouver les bons mots pour ne plus qu’elle soit en colère dans l’immédiat. Je lui laisse la possibilité de toujours me détester après, mais pour l’instant du moins, je cherche la moindre petite hésitation de sa part à savoir si elle m’aime toujours.

-C’est de ma faute. Tout. Seulement, comprends-moi, je ne voulais pas te faire de l’ombre. Tu étais trop importante pour que je prenne ce que tu voulais. On avait toujours partagé, mais cette fois, ça ne se pouvait pas… Même si je ne suis plus vieux que de quelques secondes, c’était à moi de te donner ce que tu voulais. Je ne voulais pas perdre ce qu’on avait en faisant cela. Je me sens lâche. J’aurais voulu t’en parler, mais m’aurais tu laisser partir? Je ne pouvais pas revenir, pas avant que tu ais le trône, seulement… Je me suis empressé de débarquer. Bien que j’imagine ta peine, j’étais égoïste en trouvant enfin la raison de venir plus tôt, de venir avant qu’il soit trop tard, mais n’est-il pas trop tard? N'est-il jamais trop tard pour se racheter?

J’aurais voulu tellement en rajouter, mais bon, je n’osais rien dire avant d’entendre à nouveau sa voix. Je me devais d’écouter maintenant. Je devais me faire pardonner cinq ans d'absence.
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Sayu Shimata
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MessageSujet: Re: Dos à sa porte, cherchant le pardon...   Dos à sa porte, cherchant le pardon... Icon_minitimeVen 21 Sep - 21:57

Je le déteste... Je le déteste tellement.

Lentement, ses larmes glissaient sur ses joues pour atterrir sur le tissus de sa robe recouvrant ses jambes. Elle n'arrêtait pas de se répéter qu'elle le détestait, comme pour se convaincre. Elle ne pouvait pas lui pardonner. Elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Pas après qu'il l'ait abandonné toute seule là-bas. Elle en voulait tellement, mais d'un autre côté, elle souhaitait lui sauter dans les bras en lui disant: «Bienvenue à la maison». Mais ça faisait 5 ans. Ce n'était pas rien pour elle. Il y avait tellement de chose qui avait changé. En 5 ans, elle avait vieillit, elle avait changé et il en avait fait tout autant. Comment pourraient-ils alors qu'ils avaient tant changer l'un sans l'autre? Cette pensée lui serrait énormément le cœur. Elle avait changer. Sans lui. Il avait changé. Sans elle.

Je le déteste! Je le déteste!

Elle se souvenait de ce matin-là beaucoup trop bien. Lorsqu'elle s'était réveiller un peu avant l'aube à cause d'un cauchemar, elle avait voulu le réveiller, mais elle avait trouvé le tapis sur lequel il dormait habituellement vide. Elle s'était levé sans faire attention au papier qui avait été déposé dans sa main. Elle ne l'avait même pas remarqué. Elle courut jusqu'à la chambre de son frère. Peut-être avait-il voulu dormir dans un lit et n'avait pas oser monter dans le sien. Leur mère voyait très mal le fait qu'ils dorment encore ensemble à 12 ans, mais pour l'instant, elle n'y pensait pas. Elle voulait seulement qu'il la réconforte après cet horrible cauchemar. Mais elle n'avait trouvé personne dans la chambre de son frère. Elle était un peu confuse en retournant vers sa chambre. Où avait-il pu aller de si bon matin? En se glissant dans son lit, elle entendit un bruit de froissement sous elle. Elle se leva d'un bond avec peur. Elle aperçu alors une lettre. Elle la prit délicatement et lu son nom sur l'enveloppe. Il avait été écrit d'une écriture qu'elle ne connaissait que trop bien. Lancelot. Les premiers temps, tout le monde avait accusé la petite de la disparition de son frère, ce qui n'avait que plus affecter l'enfant. Elle ne supportait déjà pas le départ de celui-ci alors avoir tout le monde qui l'accusait. Elle avait commencé à y croire elle-même. C'était bien pour lui laisser le trône qu'il les avait quitté. Donc, c'était sa faute. Puis, l'eau avait coulé sous les ponts. Plus personne ne parlait de Lancelot, comme si c'était un sujet tabou et ce fut comme si Sayu avait toujours été fille unique. Tout le monde semblait avoir oublié le jeune prince. Mais elle, comment aurait-elle pu l'oublier alors qu'il avait disparu avec une partie d'elle?

J'ai tellement peur de te détester, Lancelot...

Cette phrase lui revint alors en tête. La première année suivant l'exil de son jumeau, elle s'était répété dénombrable fois cette simple phrase. Elle avait eut tellement peur de le détester, de le haïr. Parce qu'il était tout pour elle. Que ferait-elle sinon? Oui. Que ferait-elle maintenant? Elle n'avait jamais pu trouver un but à sa vie. Un sanglot lui échappa. C'est au même moment qu'elle sentit un poids s'accoter de l'autre côté de la porte. Cela la ramena de nouveau dans le passé. Il faisait toujours ça lorsqu'elle s'enfermait pour pleurer. Il était toujours là pour elle avant. Mais après son départ, il n'y avait plus personne de l'autre côté de la porte. Elle attendait en vain de sentir qu'il arrive avant de se souvenir qu'il ne reviendrait pas. La princesse secoua la tête pour chasser ses tristes souvenirs. Elle entrouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortie.

Si c'est toi, va-t-en. Je ne veux plus jamais te voir!

Elle aurait voulu lui balancer ça sèchement pour lui montrer qu'elle était passé à autre chose, qu'il n'était plus rien pour elle, mais elle ne pouvait pas. Elle pouvait se mentir à elle-même. Elle pouvait mentir à tout le monde, mais elle ne pouvait toujours pas mentir à Lancelot. Et si elle l'avait dit, il aurait su qu'elle mentait. Il avait toujours su. Il le verrait dans sa voix. Il le saurait tout de suite. Elle cala sa tête plus creux dans ses bras laisser les larmes coulés silencieusement.

Je te déteste! Ne viens pas me voir, c'est encore plus dur sinon...

Elle releva lentement la tête en séchant ses larmes. Elle devait se reprendre et se calmer. Elle accota sa tête contre la porte pour écouter le silence qui s'éternisait. Il avait toujours trouvé les mots pour la réconforter, mais maintenant le pourrait-il? Elle sentit alors quelque chose touché la paume de sa main qu'Elle avait déposé au sol, près de la porte. Elle eut un sursaut en retirant sa main. Elle se rendit alors compte que c'était Lancelot. Comme avant. Les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux. C'était comme avant. Comme s'il n'était jamais partit. Il n'avait pas oublier, lui non plus. Il rompit finalement le silence.

- Reprenons la leçon, je te promets que tu seras meilleure héritière que moi.

Sayu n'arrivait pas du tout à retenir ses larmes. Même si elle le voulait très fort. Il était le seul à la bouleverser comme ça. Cette phrase. Elle se souvenait très bien, elle aussi. Elle vit bien qu'il hésitait, mal assuré. Elle ne parla pas. Que pouvait-elle dire? Mais elle ne voulait pas qu'il parte de nouveau. Elle était triste et désespérée. Même la colère l'avait déjà quitté, mais il ne devait pas le savoir. Elle passa ses doigts sous la porte pour les enlacer aux siens. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas lui montrer qu'elle acceptait de l'écouter. Il ne fallait. Elle devrait plutôt se lever et s'éloigner de la porte, mais... Elle ne pouvait vraiment pas. En réalité, elle voulait entendre ce qu'il avait à dire. Elle voulait qu'il reste là. Comme avant. Elle ferma les yeux en baissant la tête. Elle l'accota sur le bras qui était toujours sur ses genoux. Elle ne disait toujours rien par contre. C'est lui qui continua. Sayu laissa passer un moment de silence avant de prendre la parole. Sa voix retenait un sanglot mal camouflé et elle n'était pas certaine elle non plus.

- Ce n'était pas du trône ou de toutes les couronnes du monde que j'avais besoin. C'était de toi. Je n'aurais jamais rien voulu, jamais rien espérer de tout ça si j'avais su. Si seulement j'avais su que tu me quitteras à cause de ça. J'aurais dû te le cacher. Tu étais la personne la plus importante pour moi...

Même aujourd'hui, c'est toujours toi le plus important...

Mais elle ne pouvait pas lui dire. Elle devait le détester. Le haïr. Mais en faisait cela, ne se blessait-elle pas elle-même? Peut-être bien, mais ça faisait cinq ans qu'elle était blessé. Quelques années de plus n'allait pas changer grand chose. Elle essayait de se convaincre, mais... Elle ne voulait pas y penser. Elle devait se convaincre...

-Trop... tard? S'il est trop tard... Je... Je ne sais pas. J'ai tellement mal, Lancelot. Je te déteste. Je te déteste...

Les larmes coulèrent de nouveau. Elle avait dit cette phrase doucement comme si elle le disait pour eux deux. Elle n'était tellement sur de rien en ce moment. Elle serra inconsciemment un peu plus fort la main du prince.

-Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus quoi penser, Lancelot. Qu'est-ce que je peux faire? Dis-moi... Qu'est-ce que nous allons faire Lancelot?

Elle laissa son front poser sur son bras pour pleurer à chaude larme, sans pour autant lâcher la main du garçon.
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Lancelot Shimata
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MessageSujet: Re: Dos à sa porte, cherchant le pardon...   Dos à sa porte, cherchant le pardon... Icon_minitimeSam 6 Oct - 0:41

J’avais monté les marches avec assurance, mais dès que mon dos s’était habitué aux courbes de la porte, il me semblait que je l’avais perdue. Tout comme le sourire de mes vieux souvenirs. Alors que je ne dis toujours rien, je mets ma main sous le battant de la porte. Au début, je ne sens rien sauf peut-être mon propre tremblement. Je la pose alors sur le sol, devinant que le sol de l’autre côté n’est rien de moins qu’un tapis. Je me sens ridicule, me demandant même si elle n’avait pas oublié que ma main serait là, je sens ses doigts longs et fins enfin s’y appuyer. Mais peut-être avais-je espéré trop vite, car elle rompt brusquement le contact. Aussitôt, je me sens rougir, comme j’aurais aimé pouvoir sentir ses nouveaux doigts sur ma main plus longtemps. Avais-je du moins le droit de vouloir encore cela de la part de ma cadette? Après ce contact chaud, je sens que l’air ambiant frôle de nouveau ma main pendant de longues minutes. Au lieu de commencer par des explications, des excuses ou bien d’autres mots, je me concentre sur le passé. Notre passé commun, peut-être cela la forcerait à rester près de la porte plus longtemps… Peut-être je pourrais capter son attention, car je savais qu’il était dur de l’avoir. Plus dur encore si elle était en colère. Alors, je n’ai d’autres phrases qui me traversent l’esprit que celle-ci. Je laisse alors franchir ces mots de mes lèvres tremblantes.

Avec ma voix mal assurée et enfantine, je réussis à avoir du moins un résultat. Elle avait prit ma main. Ça m’a donné le courage de continuer. De continuer avec ma vraie voix, une voix beaucoup plus mûre. Pourtant elle m’était presque inconnue quand l’écho revenait à mes oreilles alors que je me trouvais face au mur du château beige dorée encadrés de belles moulures de mon enfance. Comme c’était drôle de voir que le décor n’avait pas changé, alors que moi et Sayu avions vieilli d’environ une décennie. Dès que je réussis enfin à parler, je sens les autres idées me venir, seulement, je dois me laisser la chance de respirer et d’avoir une réponse. Je ne dois pas la submerger, car je veux savoir ce qu’elle a vécu. Bien que cette séparation m’avait été tout aussi difficile qu’elle, je voulais sentir toutes ses émotions à elle, car les miennes je ne les savais que trop bien. Avait-elle ressentit les mêmes? Je voulais voir son bout d’histoire à elle. Je voulais savoir sa version. Je voulais savoir, mais me le dirait-elle? Je voulais tellement n’avoir jamais perdu ce genre de sixième sens qui m’avait toujours prédit avec exactitude ces moindres faits et gestes. J’aurais pu savoir ces moindres réactions. Savoir chacune de ses pensées, de ses hypothèses, chacune des raisons de me détester, car il était certain qu’elle en avait. Même moi je pourrais lui trouver des raisons de ne pas m’aimer à ce moment.

Pourtant, même si je croyais que ce sixième sens était rompu et que je voulais être critique envers moi, en quelque part, je sentais qu’elle ne pouvait pas me détester complètement, du moins qu’elle aurait une réticence à me détester totalement. Il y avait quelque chose qui lui en empêchait, ses sanglots m’avaient été d’un grand aide pour comprendre cela. Je me sentais cruel de ne pas pouvoir les faire s’arrêter… À plusieurs reprises je les avais même provoqués, pensais-je, empli de remords.

Comme j’aurais voulu ouvrir la porte, l’entourer de mes bras et pouvoir sentir ses cheveux courts chatouiller mes épaules. Comme je me disais que je voulais l’ouvrir, j’avais l’impression qu’elle était si épaisse, même mon imagination me jouait des tours. J’avais l’impression que mon bras m’élançait, comme si j’étirais trop mon bras pour que ma main passe de l’autre côté. Je me forçais à ne pas penser à cette douleur au bras, car de toute façon, celle de mon cœur était plus intense. Mon cœur se gonflait de savoir qu’elle était si près, mais il rétrécirait à chaque fois que je me souvenais à quel point elle avait le droit de me détester.

Si elle me disait vraiment de partir, allais-je vraiment le faire? Bien que je le pensais il n’y a pas si longtemps, serais-je assez fort pour encore partir? Si je repartais, ça ne serait pas comme si je brisais la lanterne de l’espoir qu’on avait qu’à nettoyer pour que sa lumière scintille à nouveau? Elle interrompt finalement mes pensées. Je suis si content de voir le tourbillon infernal de mes pensées se mettre sur pause. Sa voix n’était plus aussi naïve qu’à l’aube de nos douze ans, mais je voyais encore son impuissance. Après tout, on ne discutait que rarement avec des enfants de douze ans, alors oui, on était impuissants à l’époque. Impuissants au point d’être nos propres parents, punis par la froideur des nôtres. On était devenus tout l’un pour l’autre par la suite. Pourquoi ne l’avais-je pas pris en considération cette journée-là? Je lâche un hoquet de surprise, mes regrets augmentaient, même qu’à chaque fois que leur présence montaient en flèche dans ma conscience, je me demandais si elles pouvaient atteindre des niveaux encore plus vertigineux. Même les montagnes du grand nord ne pouvaient rivaliser avec ces sommets. Je craignais que même le plus grand des sages ne puisse comprendre la tristesse qui nous unissait. Même contre son gré, on partageait encore et toujours.

Le début de ces paroles m’avait touché, je sentais mon cœur s’embraser, seulement ce ne fut pas long avant qu’il s’éteigne et redevienne froid. Tu étais la personne la plus importante pour moi. Voilà qu’elle employait le passé. Elle ne l’oublierait pas, et même si on disait qu’il fallait oublier et vivre le présent, je savais qu’on ne cesserait d’y repenser. Mes sentiments me faisaient plus réfléchir encore sur ce que je m’apprêtais à dire. L’heure n’était plus déjà plus à la réflexion, c’était à moi de parler… Je savais exactement quoi dire, seulement, il fallait que je me calme pour ne pas débiter tout d’un coup comme je l’avais si bien fait plus tôt. Il fallait que je dise pourquoi j’avais tant pensé que c’était la meilleure solution, il fallait lui dire pourquoi j’étais partit… Je ne fus cependant pas assez vite, car elle relance le défi de parler, car oui, je savais que c’était un défi tout autant pour moi que pour elle. Il était difficile de voir que pour une fois même si on vivait la même émotion, on avait deux versions, deux histoires et deux perceptions. Alors qu’on disait toujours nous, pendant cinq ans on avait du apprendre à dire je. Comme c’était difficile de répondre à sa question, comment faire? Pourtant, comme jamais je ne m’en serais sut capable, je tapis ma tristesse et essaya de trouver la meilleure façon de répondre.

-Nous allons parler.

J’avais dit ça comme la chose la plus simple au monde, mais comme je savais que c’était redoutable pour elle. Devais-je la laisser parler en premier? Oui, je lui devais au moins cela. Je voulais qu’elle se ide le cœur avant que je commence. Je voulais qu’elle évacue toute la colère qu’elle pouvait avoir en elle, car si je commençais, je savais que j’allais être asséné de répliques qui me fendraient le cœur. Je ne pouvais pas affirmer avec certitude qu’elle ne le ferait pas même après qu’elle a parlé, mais ne trouvez vous pas logique que ça serait moins pire? Moi je pense que si. Je lâche un petit rire doux qui brise un genre de mi-silence, je ne voulais pas qu’elle reprenne la parole dès maintenant, je n’avais pas fini.

-Nous allons parler, car j’ai besoin de savoir comme tu as besoin d’en parler. N’est-ce pas la meilleure, non, la seule solution? Je te laisse parler en premier, tu as plus besoin de parler. S’il te plaît, ne refuse pas mes dernières volontés…

Peut-être que je jouais un peu trop avec ces émotions déjà en confrontation en elle, mais c’était le seul moyen pour lui faire cracher le morceau. Cette fois, c’est moi qui serre ses doigts un peu plus dans les miens.
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MessageSujet: Re: Dos à sa porte, cherchant le pardon...   Dos à sa porte, cherchant le pardon... Icon_minitime

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